Boisson emblématique d’Amérique du Sud, le maté constitue une alternative au café. Il séduit par ses effets bénéfiques et son rituel de partage unique.

Les origines du maté
Le maté ou yerba maté est une boisson infusée issue des feuilles séchées de l’Ilex paraguariensis. Cet arbre de la famille des houx pousse dans les zones subtropicales d’Amérique du Sud. Selon le livre « Caá Porã : L’esprit de l’herbe Maté », la consommation des feuilles à l’état brut remonte à 3 000 avant J.C. Toutefois, Les Guaranis, peuple vivant le long des fleuves Paranà, Uruguay et Paraguay, ont amélioré la méthode de consommation. Ils ont fait découvrir le maté aux conquistadors et aux missionnaires Jésuites. Ces derniers obtiennent l’autorisation de diffuser la plante et de la commercialiser dans les colonies espagnoles. Le maté devient une tradition culturelle en Argentine, Uruguay, au Paraguay et dans le sud du Brésil. La boisson connaît un succès immédiat à son arrivée en Espagne au XVIe siècle.
Comment préparer et boire le maté ?
Vous pouvez le boire tout au long de la journée : le matin, à midi ou en fin d’après-midi. La préparation traditionnelle suit un rituel précis. Elle nécessite une calebasse, aussi appelée maté, et une paille métallique à filtre, la bombilla. Vous remplissez la calebasse à moitié ou aux deux tiers avec de la yerba maté. Ensuite, vous inclinez le récipient pour que les feuilles se regroupent d’un côté. Versez un peu d’eau tiède pour humidifier les feuilles avant d’insérer la bombilla. Puis, vous ajoutez de l’eau chaude (70-80 °C) sans la faire bouillir. Le maté se boit en plusieurs infusions successives, en remplissant progressivement la calebasse d’eau chaude. De nouvelles formes de consommation ont également émergé. Le maté en sachets se prépare comme un thé. Les boissons prêtes à boire ou encore compléments alimentaires à base d’extrait de maté sont également disponibles. Ces adaptations facilitent l’accès à cette boisson et augmentent sa popularité.
Les différents types de maté
Il se décline en plusieurs types selon son mode de transformation. Le maté vert est le plus naturel. Les feuilles sèchent à basse température sans subir de vieillissement. Cette méthode confère une saveur végétale et légèrement amère à l’infusion. Le maté torréfié est chauffé à haute température. La torréfaction lui donne une couleur plus foncée et des arômes boisés, avec une amertume atténuée. Enfin, le maté affiné vieillit pendant plusieurs mois dans des sacs en toile ou en fûts. La yerba maté développe des arômes plus ronds et complexes, souvent prisés des connaisseurs. Chacune de ces variantes offre une expérience gustative unique, adaptée aux préférences de chaque amateur.
Composition et vertus
La composition nutritionnelle du maté explique ses multiples vertus pour l’organisme. Il est riche en polyphénols, vitamines (A, B1, B2, C, E), minéraux (potassium, magnésium, phosphore) et oligo-éléments. Cette boisson offre un cocktail nutritif complet. Son principal atout réside dans sa teneur en caféine, théobromine et théophylline. Ces trois alcaloïdes procurent un effet stimulant sur le système nerveux central. Cette stimulation est progressive et durable. Elle ne provoque pas de nervosité ou d’accélération du rythme cardiaque. Le maté améliore la concentration et la mémoire. La plante possède des vertus diurétiques. Associée à un régime alimentaire sain, elle participe à la gestion du poids. Les sportifs la consomment avant l’effort physique pour son effet énergisant. Le maté favorise la récupération musculaire.
Le maté est un symbole culturel fort et un trésor nutritionnel. Il représente un art de vivre où santé et convivialité se rencontrent.