Surpoids et bonne santé : peut-on concilier les deux ?
La question de savoir si l’on peut être en surpoids et en bonne santé suscite des débats depuis plusieurs décennies. Derrière cette interrogation se cache une réflexion complexe, qui dépasse les simples chiffres de l’IMC. Le lien entre poids corporel, santé métabolique et risque de maladie chronique mérite une analyse rigoureuse, fondée sur les données scientifiques les plus récentes.
En tant que nutritionniste à Paris, Brest et Quimper, spécialisé en micronutrition, phytothérapie et dans la prise en charge des patients diabétiques formé à l’hôpital Necker, je propose une approche médicale fondée sur l’écoute, l’individualisation des conseils et la prévention des risques. Loin des dogmes et des simplifications, il est essentiel d’évaluer chaque patient dans sa globalité, plutôt que par le seul prisme de son poids.
Définition du surpoids et histoire de la notion de santé pondérale
Le surpoids est défini par un indice de masse corporelle (IMC) compris entre 25 et 29,9 kg/m². Au-delà de 30, on parle d’obésité. Mais cet indicateur, purement statistique, ne prend pas en compte la composition corporelle, la distribution des graisses, ni l’état inflammatoire ou métabolique du patient.
Historiquement, la médicalisation du poids est récente. Au XIXe siècle, l’embonpoint n’était pas nécessairement stigmatisé : il était parfois associé à la prospérité et à la robustesse. Ce n’est qu’avec la montée des maladies cardiovasculaires au XXe siècle, et l’épidémiologie de masse, que l’IMC est devenu un outil de dépistage.
Une anecdote marquante : l’étude NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey), souvent citée dans les débats, a révélé que certaines personnes classées comme « en surpoids » selon l’IMC avaient une mortalité inférieure à celles ayant un IMC dit « normal », en raison d’une meilleure masse musculaire ou d’un statut métabolique plus favorable (Flegal et al., JAMA, 2005).
Peut-on être en surpoids et en bonne santé ? Une analyse nuancée
Le concept de « métaboliquement sain avec un excès pondéral » (MHO – Metabolically Healthy Obesity) désigne les individus présentant un surpoids ou une obésité sans anomalies métaboliques :
- glycémie normale
- pression artérielle stable
- cholestérol et triglycérides dans les normes
- inflammation systémique faible
- bonne condition physique
Certaines études suggèrent que 10 à 30 % des personnes obèses pourraient entrer dans cette catégorie (Rey-López et al., Prog Cardiovasc Dis, 2014). Cependant, ce statut est souvent transitoire, et ne protège pas durablement des complications. Une méta-analyse de Kramer et al. (Ann Intern Med, 2013) a montré que ces patients « métaboliquement sains » avaient tout de même un risque cardiovasculaire accru sur le long terme par rapport aux personnes de poids normal et en bonne santé.
Ainsi, le surpoids n’est pas un facteur protecteur, même s’il n’est pas systématiquement pathologique à court terme. La graisse viscérale, en particulier, joue un rôle déterminant : elle libère des cytokines pro-inflammatoires (TNF-alpha, IL-6), favorise l’insulinorésistance et perturbe le métabolisme lipidique et glucidique.
Impact du surpoids sur les pathologies chroniques
Le surpoids, même modéré, est un facteur de risque bien établi pour de nombreuses maladies :
- Diabète de type 2 : l’insulinorésistance précède souvent l’élévation de la glycémie. Une adiposité abdominale est fortement corrélée à cette pathologie (Kahn SE, Diabetes, 2006).
- Hypertension artérielle : l’augmentation du volume sanguin, de la rétention sodée, et de l’activité du système rénine-angiotensine-aldostérone y participent.
- Cancers hormonodépendants : notamment sein, endomètre, prostate et côlon (Calle et al., N Engl J Med, 2003).
- Syndrome d’apnée du sommeil, stéatose hépatique non alcoolique, arthrose, infertilité…
Chez les femmes enceintes, le surpoids augmente le risque de diabète gestationnel, de pré-éclampsie et de complications obstétricales. C’est pourquoi une prise en charge nutritionnelle préconceptionnelle et durant la grossesse est essentielle.
En tant que nutritionniste à Quimper, nutritionniste à Brest et nutritionniste à Paris, je mets en œuvre des stratégies ciblées pour réduire l’inflammation chronique, optimiser le statut micronutritionnel et restaurer l’homéostasie métabolique, même chez les patients qui ne souhaitent pas perdre de poids à tout prix.
Place de la nutrition dans l’évaluation de la santé en surpoids
Un bilan nutritionnel complet ne se limite pas à l’IMC ou à la balance. Il évalue :
- la masse grasse vs la masse musculaire
- la répartition abdominale des tissus
- les marqueurs métaboliques (HOMA-IR, CRP ultrasensible, profil lipidique)
- les comportements alimentaires
- le niveau de stress, de sommeil et d’activité physique
- les carences micronutritionnelles : magnésium, zinc, oméga-3, vitamine D
Ce type d’analyse est fondamental pour déterminer si une personne en surpoids est en bonne santé ou à risque silencieux.
Grâce à mon expérience hospitalière dans le diabète et ma formation en phytothérapie, je propose un accompagnement fondé sur des solutions naturelles, individualisées, et validées scientifiquement. Les plantes adaptogènes (ashwagandha, rhodiola), les extraits hypoglycémiants (mûrier, berbérine) et la régulation du microbiote par les prébiotiques et les polyphénols font partie intégrante de ma pratique.
Pourquoi consulter un nutritionniste pour un surpoids sans complications apparentes ?
Même en l’absence de pathologie avérée, une consultation nutritionnelle permet de :
- prévenir la dégradation métabolique future
- maintenir ou améliorer la condition physique
- restaurer un équilibre hormonal
- travailler la relation au corps et à l’alimentation
- éviter les régimes restrictifs et leurs effets rebonds
- identifier les signaux d’alerte précoces
Je reçois en cabinet depuis 2006, et j’accompagne de nombreux patients qui présentent un surpoids métaboliquement sain, mais souhaitent optimiser leur état de santé, prévenir les complications, ou simplement retrouver de l’énergie et de la sérénité alimentaire.
Mon rôle n’est pas de juger ou de dicter un objectif pondéral arbitraire, mais d’écouter, d’expliquer et de proposer une stratégie personnalisée.
Surpoids et bonne santé : une réalité relative
Le fait d’être en surpoids et en bonne santé est possible, dans certaines conditions et sur une durée limitée. Mais les données actuelles montrent que cet équilibre est fragile, souvent instable, et mérite un suivi nutritionnel régulier.
La prévention reste la meilleure stratégie. Une alimentation équilibrée, un mode de vie actif, la gestion du stress et le soutien micronutritionnel sont les piliers d’une santé durable.
En tant que nutritionniste à Paris, Brest et Quimper, je propose en cabinet ou en téléconsultation un suivi sur mesure, basé sur les dernières avancées scientifiques, pour aider chacun à préserver son capital santé, quelle que soit sa corpulence.
Références scientifiques
- Flegal KM et al. JAMA. 2005;293(15):1861-1867.
- Rey-López JP et al. Prog Cardiovasc Dis. 2014;56(4):370-378.
- Kramer CK et al. Ann Intern Med. 2013;159(11):758-769.
- Wildman RP et al. Arch Intern Med. 2008;168(15):1617–1624.
- Bluher M. Eur J Endocrinol. 2014;171(6):R209-R219.
- Kahn SE. Diabetes. 2006;55(7):1801-1803.
- Stefan N et al. Nat Rev Endocrinol. 2021;17(1):15–30.
- Piché ME et al. Nat Rev Cardiol. 2020;17(12):751–766.
- Ortega FB et al. Eur Heart J. 2013;34(5):389-397.
- Eckel N et al. Int J Obes. 2018;42(3):423–432.
- Lavie CJ et al. Mayo Clin Proc. 2014;89(9):1187–1200.
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- van Vliet-Ostaptchouk JV et al. Obesity (Silver Spring). 2014;22(5):1295–1301.
- Frühbeck G et al. Nat Rev Endocrinol. 2019;15(5):288–298.
- Lavie CJ et al. Eur Heart J. 2016;37(23):1755–1763.