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Stigmatisation des personnes en surpoids

Stigmatisation des personnes en surpoids : comprendre et agir avec bienveillance

La stigmatisation des personnes en surpoids constitue un problème de santé publique encore largement sous-estimé. Si les conséquences physiques du surpoids et de l’obésité sont bien connues, les répercussions psychologiques, sociales et médicales de la stigmatisation restent trop souvent négligées. Pourtant, cette forme de discrimination génère un stress chronique, altère la prise en charge médicale, et peut paradoxalement aggraver la prise de poids.

En tant que nutritionniste à Paris, Brest et Quimper, je m’attache à proposer une prise en charge fondée sur l’écoute, la rigueur scientifique et l’absence totale de jugement. La micronutrition, la phytothérapie, et les approches éducatives centrées sur le comportement alimentaire permettent de restaurer un équilibre à la fois biologique et émotionnel. Mon expérience à l’hôpital Necker m’a appris combien la souffrance liée au surpoids peut être invisibilisée dans le système de soin. Il est temps de changer de regard.

Définition et histoire de la stigmatisation du surpoids

La stigmatisation du surpoids désigne l’ensemble des attitudes négatives, jugements, préjugés et discriminations subis par les personnes en excès pondéral. Elle peut s’exercer dans les sphères sociales, médicales, professionnelles, familiales et médiatiques. Elle se manifeste souvent par des moqueries, un mépris implicite, une présomption d’incapacité ou un traitement médical inadapté.

Historiquement, la perception du surpoids a beaucoup évolué. Dans de nombreuses sociétés traditionnelles, il était associé à l’abondance, la fertilité et la richesse. Mais avec l’essor de l’industrie du régime et la diffusion de normes esthétiques irréalistes dès les années 1950, le corps mince est devenu synonyme de volonté et de réussite. En 1995, la célèbre étude de Crandall et al. montrait déjà que les personnes obèses étaient perçues comme paresseuses, sans contrôle, et peu motivées – des stéréotypes encore largement présents aujourd’hui.

Une anecdote révélatrice : en 2013, une étude américaine (Puhl et al., Obesity) a montré que près de 69 % des patients en surpoids avaient été discriminés dans un cadre médical, souvent à leur insu, par des attitudes de rejet subtil ou des raccourcis cliniques.

Mécanismes et conséquences médicales

La stigmatisation des personnes en surpoids n’est pas anodine : elle génère un stress physiologique chronique via l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS), entraînant une élévation du cortisol, favorisant la lipogenèse abdominale, la résistance à l’insuline et l’inflammation de bas grade.

Elle conduit également à des comportements délétères :

  • Évitement des soins, par peur du jugement ou de l’humiliation
  • Restriction cognitive excessive, menant à des compulsions ou des troubles du comportement alimentaire
  • Désengagement des activités physiques, par honte du corps
  • Auto-stigmatisation, avec perte d’estime de soi et troubles anxiodépressifs

La stigmatisation a ainsi un effet paradoxalement obésogène : en cherchant à culpabiliser les personnes, elle les éloigne des solutions efficaces.

Un patient diabétique stigmatisé peut, par exemple, se désinvestir de son suivi nutritionnel, aggraver son contrôle glycémique, et augmenter son risque de complications vasculaires. Chez les femmes enceintes, ce stress peut aussi avoir un impact sur le fœtus, via une altération du microbiote ou une dérégulation du métabolisme glucidique.

Une prise en charge nutritionnelle individualisée et bienveillante

En tant que nutritionniste à Brest, nutritionniste à Quimper et nutritionniste à Paris, je propose une approche totalement dénuée de jugement. Mon objectif est d’aider les patients à restaurer leur santé métabolique et émotionnelle sans les enfermer dans un rapport culpabilisant au corps ou à l’alimentation.

Cette démarche repose sur plusieurs piliers :

  • L’entretien motivationnel, qui valorise les ressources du patient
  • Une approche centrée sur le comportement alimentaire, et non sur la seule restriction calorique
  • L’intégration de la micronutrition, pour corriger les carences favorisant la fatigue, l’impulsivité alimentaire ou la dépression
  • Le recours à une phytothérapie ciblée, notamment pour soutenir le sommeil, la régulation du cortisol ou l’équilibre hormonal
  • L’analyse des facteurs métaboliques et digestifs, tels que l’inflammation, le microbiote ou les perturbations glycémiques

Cette stratégie vise à réconcilier le patient avec son corps, à diminuer les comportements de compensation et à restaurer une relation apaisée avec l’alimentation.

Le rôle du professionnel de santé face à la stigmatisation du surpoids

Le professionnel de santé a une responsabilité éthique dans le combat contre la stigmatisation. Il doit être formé à repérer ses biais implicites, à adapter son langage, et à éviter les jugements rapides fondés sur l’apparence corporelle.

Cela implique de :

  • Ne pas réduire le patient à son poids
  • Ne pas présumer de ses habitudes alimentaires ou de son hygiène de vie
  • Proposer des recommandations personnalisées, sans injonctions générales
  • Travailler en pluridisciplinarité, avec psychologues, endocrinologues, et spécialistes du comportement

Une étude canadienne (Phelan et al., 2015) a montré que les patients obèses qui se sentaient respectés par leur professionnel de santé étaient deux fois plus engagés dans leur parcours de soins, et affichaient une perte de poids plus durable sur un an.

Le surpoids : une pathologie multifactorielle

Le surpoids n’est ni un choix, ni un échec personnel. Il résulte d’un déséquilibre multifactoriel, intégrant :

  • Génétique (polymorphismes liés au métabolisme)
  • Environnement intra-utérin (exposition au diabète gestationnel)
  • Microbiote intestinal
  • Traumatisme émotionnel et stress chronique
  • Perturbateurs endocriniens
  • Sommeil et rythme circadien
  • Facteurs socio-économiques et culturels

C’est pourquoi une consultation nutritionnelle approfondie, intégrant tous ces paramètres, est aujourd’hui essentielle. Chez les patients diabétiques ou en situation d’obésité sévère, elle permet également de prévenir des complications cardiovasculaires, hépatiques, ou oncologiques. Dans ce contexte, la stigmatisation du surpoids n’est pas seulement un problème éthique, c’est une entrave à l’efficacité du soin.

Pour une consultation humaine, rigoureuse et efficace

Depuis 2006, je reçois en cabinet ou en téléconsultation des patients souffrant d’excès pondéral, parfois depuis l’enfance, souvent après des années d’échecs et de régimes. Mon approche se veut scientifique, bienveillante, sans promesse irréaliste, et toujours centrée sur le bien-être durable.

Mon expertise, acquise en particulier dans la prise en charge des patients diabétiques à l’hôpital Necker, me permet d’identifier des mécanismes de résistance métabolique souvent ignorés. En tant que nutritionniste à Paris, Brest et Quimper, je propose un accompagnement de terrain, personnalisé, respectueux et efficace, au service de la santé globale.

Stigmatisation des personnes en surpoids : un enjeu de santé publique

La stigmatisation des personnes en surpoids ne doit plus être tolérée ni minimisée. Elle nuit au soin, aggrave la maladie et génère un isolement délétère. En tant que professionnels de santé, il nous appartient de créer un cadre de consultation sécurisant, compétent, et sans jugement. Car c’est en traitant le patient dans sa globalité, avec compassion et rigueur, que l’on peut espérer des résultats durables.

Références scientifiques

  1. Puhl RM, Heuer CA. The stigma of obesity: a review and update. Obesity. 2009
  2. Crandall CS. Prejudice against fat people: ideology and self-interest. J Pers Soc Psychol. 1994
  3. Tomiyama AJ. Weight stigma is stressful. Curr Dir Psychol Sci. 2014
  4. Major B et al. The psychological weight of weight stigma. Soc Psychol Pers Sci. 2012
  5. Phelan SM et al. Impact of weight bias on patient care and health outcomes. Obes Rev. 2015
  6. Rubino F et al. Joint international consensus statement for ending stigma of obesity. Nat Med. 2020
  7. Puhl RM et al. Stigma, obesity, and the health of the nation’s children. Psychol Bull. 2007
  8. Wu YK, Berry DC. Impact of weight stigma on physiological and psychological health outcomes for overweight and obese adults. J Adv Nurs. 2018
  9. Schvey NA et al. Weight stigma as a psychosocial contributor to obesity. Am Psychol. 2020
  10. Brewis A. Obesity: Cultural and Biocultural Perspectives. Rutgers University Press. 2011
  11. Vartanian LR, Novak SA. Internalized societal attitudes moderate the impact of weight stigma on mental health. Body Image. 2011
  12. Wott CB, Carels RA. Overt weight stigma and weight bias internalization: associations with psychological functioning. Obesity. 2010
  13. Gudzune KA et al. Physicians build less rapport with obese patients. Obesity. 2013
  14. Alberga AS et al. Weight bias: a call to action. J Obes. 2016
  15. Pearl RL, Puhl RM. Weight bias internalization and health. Curr Obes Rep. 2018